Aedonia : De quoi parle ce nouvel album ?
Michael Kammeyer : C’est un concept album, avec une histoire qui se passe dans un monde partagé entre bons et mauvais esprits, à un moment où les mauvais esprits commencent à prendre le dessus. Cet album raconte l’histoire d’un enfant qui naît au milieu de nulle part, dans la forêt, sans parents, une sorte de naissance divine, personne ne sait d’où il vient. Cet enfant grandit très vite, beaucoup plus vite que la plupart des autres créatures, il connaît des langues que personne ne parle, il a des pensées et une sensibilité que personne ne peut expliquer. L’histoire est essentiellement basée sur la vie de cet enfant, le fait qu’il grandisse très vite, et la découverte de sa propre identité. Nous suivons sa destinée pour découvrir quelle est sa place dans ce monde.
A : Comment est racontée l’histoire ?
MK : En fait c’est un peu divisé en chapitres, c’est d’abord un enfant, puis un adolescent, puis un homme qui découvre sa destinée. Les 10 morceaux de l’album racontent des étapes charnières de sa vie, les différentes découvertes et les différents retournements. Quand l’enfant grandit très vite, c’est très pratique pour le CD et maintenir l’histoire dans un album d’une heure ! (rires)
A : Est-ce que c’est le début d ‘une saga ?
MK : Non, en fait, l’histoire est terminée à la fin de l’album donc pour un nouvel album nous passerons à autre chose. Cela dit on ne sait jamais …
A : Qu’est ce qui t’as inspiré cette histoire ?
MK : C’est quand j’ai vu un tableau de la personne qui a fait la couverture de notre premier album, il avait à cette époque sur la page d’accueil de son site Web une peinture appelée The Bone Carver. J’ai été très intrigué par ce titre, et j’ai commencé à me demander, mais qui est-il, quelle est son histoire, et j’ai fini par écrire ma propre histoire de ce personnage. Quand je me suis rendu compte qu’il y avait assez de rebondissements pour en faire une vraie histoire, j’ai décidé d’écrire le nouvel album.
A : As – tu été inspiré par des livres ou des films en particulier ?
MK : Oui on peut dire ça, on est toujours influencé à droite ou à gauche, par ce qu’il se passe autour de soi ou ce qu’on voit à la télé. Je suis un grand fan d’histoires épiques comme la saga Star Wars ou Le Seigneur des Anneaux, mais j’essaie d’écrire mes propres histoires, de décrire mes propres mondes.
A : Musicalement où trouves-tu ton inspiration ?
MK : Mes groupes favoris sont Blind Guardian, Iced Earth, Nightwish, mais j’écoute aussi beaucoup de musiques de films, j’adore la bande originale du Seigneur des Anneaux, celle d’Harry Potter, Willow. J’aime beaucoup écouter ces musiques pendant que je lis un livre, et donc je suis inspiré par un côté métal, et par un côté orchestral qui me fait une bonne base pour écrire ma propre musique.
A : J’ai lu que vous aviez enregistré l’album par Internet ?
MK : Oui parce que notre chanteur et notre claviériste habitent tous les deux aux USA. En fait à chaque fois que j’ai fini d’écrire deux ou trois morceaux, que j’ai bien travaillé les mélodies, je les enregistre sur un CD pour les envoyer à notre claviériste qui peut ensuite composer ses parties. Pour l’album nous avons enregistré toute la musique au Danemark, puis uploadé celle-ci sur un serveur FTP privé, pour que notre chanteur, Lance King, puisse télécharger la musique, la mettre dans son Pro Tools chez lui, et enregistrer les parties vocales. Ensuite il a aussi uploadé l’ensemble sur ce serveur et nous l’avons téléchargé au Danemark pour faire le mixage et le master.
A : Tu écris toute la musique ?
MK : Oui j’écris toutes les parties guitares et les mélodies mais Lance écrit ses propres mélodies et je change ensuite la musique par rapport à ses idées. En fait c’est un dialogue entre Lance et moi qui aboutit aux différents titres. Je préfère qua Lance écrive ses propres mélodies, car il doit pouvoir les chanter comme il le sent le mieux, de la façon la plus agréable pour lui. Chaque membre du groupe écrit ses parties, je n’écris pas la basse par exemple, ni la batterie, ni les claviers, j’écris juste les mélodies principales, les structures, puis on peaufine les titres ensemble.
A : Comment as-tu enregistré les guitares pour cet album ?
MK : J’ai commencé par enregistré la guitare rythmique, 4 pistes exactement pareilles, c’est un travail très dur, et après j’ai enregistré les thèmes, les mélodies, et ensuite les parties solo. Cette fois nous avons un nouveau membre dans le groupe, Toke Skjonnemand, qui s’est occupé d’enregistrer presque tous les solos de l’album. Je joue juste un ou deux solos, j’ai surtout joué les rythmiques, les thèmes et les harmonies.
A : Qui s’est occupé de la production ?
MK : C’est Jacob Hansen qui s’en est chargé, la même personne que pour Melancholic Beast notre premier album. Son studio est seulement à une heure de chez moi, je le connais depuis plusieurs années maintenant et il fait vraiment du très bon travail, c’est pourquoi nous l’avons choisi.
A : Qu’as tu utilisé comme guitares/amplis pour l’enregistrement ?
MK : Nous avons utilisé un baffle Mesa Boogie, et nous avons enregistré deux pistes avec un Marshall et deux pistes avec un Mesa Boogie. On avait donc au final 4 pistes, avec 4 sons différents et nous les avons mélangés pour obtenir le son final, qui est vraiment très puissant.
A : Est-ce que vous prévoyez un jour de vivre tous au même endroit, plutôt qu’aux quatre coins de la planète ?
MK : Non, nous n’avons pas de projets de ce genre. Bien que ce ne soit pas facile, le groupe est stable comme ça, c’est plus qu’on projet, donc chacun vit où il veut avec sa famille et on s’arrange avec. Jonah voulait venir au Danemark mais c’était trop compliqué, trop de problèmes administratifs, notamment pour avoir un permis de travail. Lance à sa propre vie aux USA et je ne veux pas quitter le Danemark alors nous préférons rester comme ça. C’est sur que c’est difficile pour les concerts notamment, car à chaque fois nous n’avons pas beaucoup répété ensemble, alors quand nous devons jouer, on se réunit 5/7 jours avant, et c’est une période assez stressante, assez difficile à vivre, car tout doit être rapidement mis en place. Pour l’instant, nous avons de la chance car ça se passe très bien comme ça.
A : Avez-vous déjà prévu une tournée ?
MK : Non, pas une vraie tournée car nous avons tous un travail à côté, le métal ne paie pas nos factures, malheureusement (rires), alors nous avons prévu quelques dates, mais pas une vraie tournée complète, nous n’avons pas le temps pour ça. Nous allons faire deux concerts au Danemark en Juin, un en Allemagne, un en Angleterre et un à Atlanta en Septembre. Replica est en train de nous organiser des dates en France aussi pour cet été, mais tout va dépendre de si on trouve du temps à cause de nos différents métiers.
A : As-tu des bons souvenirs et mauvais souvenirs de l’enregistrement de l’album ?
MK : Que de bons souvenirs je pense ! Hum, le mauvais souvenir c’est que c’est toujours très intense, quand tu dois enregistrer tes guitares en 7 jours, d’un seul coup, 8 heures par jour, tu deviens fou ! Tu as tous les morceaux en tête, tu n’arrives plus à penser à autre chose. A la fin de la journée tu es complètement cassé, fatigué. Cet album a été en plus beaucoup plus dur à enregistrer que notre premier album, je ne sais pas pourquoi, peut être parce que je vieillis (rires). C’est la partie difficile, mais à côté de ça, on s’est bien amusés, on s’est fait plaisir, nous sommes de très bons amis dans le groupe alors c’était vraiment une bonne expérience !
A : As-tu le temps de jouer beaucoup de guitare quand ta journée de travail est finie ?
MK : c’est complique, mais ce que je fais c’est quand le CD est fini, et que je veux répéter chez moi, je mets le CD et je joue par-dessus. Mais je joue qu’une fois par semaine parce que mon travail me prend beaucoup de temps, je fais du sport, ma femme me réclame de l’attention aussi alors … (rires) Il faut s’occuper de la maison aussi, donc pas assez d’heure dans la journée pour s’en sortir mais on essaie !
A : As-tu des projets en dehors de la musique ?
MK : J’ai toujours voulu écrire un livre ou quelque chose du genre, je me débrouille pas mal avec les langues en général, et j’ai essayé une fois de le faire, mais au bout de 15 pages j’ai laissé tomber, car ça prend vraiment beaucoup de temps et avec le groupe, mon travail, je n’ai pas le temps de faire ça. J’adorerais faire un film basé sur The Bone Carver, et j’ai même eu récemment un coup de fil d’un réalisateur qui serait intéressé pour faire un film à partir de cette histoire mais nous n’avons pas parlé plus du projet pour le moment. Ce serait génial, car je pense que c’est une bonne histoire, et je pourrais y mettre beaucoup plus de choses que j’ai pu en mettre dans les paroles de l’album.
A : Est-ce que dans le booklet on trouve un texte pour accompagner les paroles et expliquer l’histoire ?
MK : Non, en fait il y a juste une intro pour expliquer le contexte et ensuite juste les paroles des chansons. On voulait que ça reste très court, pour l’intro, Pas comme Rhapsody ou tu attends pendant 5 minutes que ça commence, bon les gars faut y aller maintenant … (rires) … Je ne voulais pas ça je voulais que ce soit efficace donc c’est plutôt court.
A : Est qu’il y aurait d’autres musiciens avec lesquels tu aimerais jouer ?
MK : J’aimerais aller en tournée avec Blind Guardian un jour, je trouve que ce sont des musiciens excellents, et des mecs sympas. Je voudrais aussi jouer avec le guitariste d’Iced Earth, je trouve que nos styles sont assez similaires et que ce serait intéressant de discuter avec lui.
A : Est-ce que tu veux ajouter quelque chose ?
MK : Oui, je voudrais remercier les fans, car sans eux il n’y aurait pas Pyramaze, j’espère qu’ils vont s’intéresser au nouvel album, ne pas le télécharger mais l’acheter, parce que le marché est assez mauvais et nous avons besoin de leur soutien ! Stay Metal !!!!
Site officiel : www.pyramaze.com.
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