Apocalyptica (Mikko Siren) le 10 Juin 2010 - Paris


On a l'impression qu'encore hier Apocalyptica était ce groupe un peu fou et pourtant si innovant, qui reprenait les morceaux de Metallica avec quatres violoncelles ... Pourtant aujourd'hui le groupe finlandais présente déjà son septième album, recueil, comme depuis longtemps déjà, de compositions du groupe et de collaborations étonnantes. Rencontre avec leur batteur ...


Aedonia : Pourquoi avez vous choisi ce titre ?
Mikko Siren : Le but c'était de trouver un nom qui avait un rapport avec le fait que c'était notre 7ème album, et une des principales choses qu'on voulait avec cet album c'était une certaine unité. Ce n'est pas une collection de titres, l'album suit une histoire dont le premier titre raconte le début. Ca t'amène ensuite à plusieurs endroits différents, te fait découvrir plusieurs émotions différentes jusqu'à la fin. C'est construit comme une symphonie. Certaines de chansons sont elle-même des pièces symphoniques, comme Rage of Poseidon et At The Gates Of Manala, qui sont de longs morceaux, avec plusieurs parties, plusieurs tempos, différentes ambiances, pas vraiment de typiques morceaux rock !

A: Et c'était un choix dès le départ ?
M : Quand on a réfléchit au départ, en pensant à l'album Worlds Collide, on a trouvé que ce qui était le plus réussi étaient les morceaux avec de belles mélodies, nous aimions l'album mais nous avons senti que nous devions pousser les choses un peu plus loin. Nous voulions les instrumentaux plus spécifiques, plus uniques. Nous nous référions beaucoup à l'album Cult, qui est mon album préféré, car il est vraiment puissant, sombre, et nous voulions retrouver ces sensations à nouveau. On a vraiment travaillé ces instrumentaux qui ne ressemblent pas à des structure typiques couplet-refrain-couplet-refrain, mais qui sont plutôt uniques; construits autour des mélodies pour le violoncelle. Nous voulions vraiment pousser à bout notre écriture et du coup c'est devenu, ce qui pour moi des morceaux plutôt torturés. Nous avons commencé à enregistrer l'album début Janvier, et je suis allé à Passadena pendant deux semaine pour enregistrer la batterie. Je devais être là-bas depuis une semaine, et Eicca m'a envoyé un mail disant qu'il avait deux morceaux en plus, je lui ai répondu que je ne voulais pas jouer un seul morceau de plus (rires), que j'avais assez travaillé, et il m'a dit que non, que c'était de super morceaux, qu'il fallait les enregistrer. J'ai écouté les démos qui avaient un son pourri, genre midi de base, il n'y avait pas de batterie ... Je n'ai rien compris du tout aux morceaux, il y avait des changements de tempo, des mesures bizarres ... Quand j'écoute maintenant les morceaux je les trouve vraiment bien, mais je me demande comme j'ai réussi à les jouer, en étant prévenu si peu de temps à l'avance ... Quand on a commencé à travaillé les parties de batterie avec le producteur, j'ai finalement adoré ces parties, avec tout ces tempos différents ... Tu ne t'attends absolument pas à ces changements ... Mais vraiment, j'ai dit à Eicca que je l'aurais pour Ťa ... (rires) On a travaillé pendant de longues journées pour enregistrer, on commenŤait à 9h du matin, je rentrais à 1h du matin, et là il fallait que j'apprenne les nouveaux morceaux ... J'ai "adoré" Eicca ... (rires)

A : Et ces morceaux sont sur l'album au final ?
M : Oui, et ils sont très proches, un commence l'album et l'autre le termine. Et j'adore les deux, ce sont vraiment deux super titres.


A : Cet album sonne plus lourd que les autres, c'était aussi un choix de départ ?
M : Quand on a travaillé sur Worlds Collide, on s'est dit qu'on voulait qu'il contienne des parties heavy, mais sur cet album on voulait vraiment suggérer des émotions intenses, et pour que la musique ait un sens, il fallait qu'elle soit intense, sombre. Certaines des chansons ne sont pas pour autant devenues des morceaux métal, ce n'était pas le but, mais j'en suis content car Ťa donne de belles chansons comme celle qui est totalement acoustique, qui sonne comme de la musique de chambre, et on n'avait jamais écrit de morceau comme Ťa. J'adore ce morceau et il y aussi des morceaux plus faciles à suivre comme Not Strong Enough ou Broken Pieces, qui ont des structures simples, avec des mélodies qu'on retient. Il y a énormément de variété sur l'album et j'en suis très content, car ce ne sont pas tous les groupes qui peuvent se permettre d'aller dans toutes les directions, et écrire ce que tu as envie. C'est aussi ce que nous voulons faire, nous ne voulons pas nous contraindre comme si nous voulions toujours faire des chansons avec des belles mélodies pour le refrain ou pour plaire à tout le monde. La musique est prioritaire, et si elle nous semble naturelle à jouer, et qu'on veut vraiment la mettre sur l'album on le fait, comme avec des titres plus simples. Je pense que la clé est dans la faŤon dont nous écrivons les choses, et si nous sentons que tous les titres peuvent aller sur le même album.


A : Pourquoi est-tu allé aux USA pour enregistrer la batterie ?
M : Notre producteur Joe Barresi est américain, et il est exigent pour son travail. Il considère qu'il faut utiliser que des préamplis Neve pour la batterie, mais comme ils n'existent pas en Finlande, il fallait aller aux US. Aller là-bas pendant deux semaines de Janvier me plaisait aussi alors ... J'avais une voiture décapotable, même si je n'ai pas eu l'occasion d'en profiter (rires) : je la prenais à 8h30 le matin, et à 1h le soir, et j'aurais bien voulu enlever le toit, mais il faisait trop froid ... (rires). Et les producteurs aiment souvent travailler avec le matériel qu'ils connaissent bien alors c'était une bonne raison pour aller aux US. Les violoncelles ont été enregistrés en Finlande, car il n'y a pas besoin de matériel spécifique pour enregistrer.

A : Donc les autres t'ont l‰chement abandonné aux US ...
M : Oui pendant qu'ils étaient en vacances, en train de skier quelque part ... (rires)

A : Entre les producteurs et les invités, il y a pas mal d'américains sur l'album, est-ce que c'est une envie de faire une place que le marché américain ?
M : Avec Worlds Collide, on a pu se faire conna”tre dans des nouveaux pays, comme la France par exemple. C'est avec cet album qu'on a commencé à vraiment se faire une place et revenir plusieurs fois, à avoir une connexion avec des fans en France. J'espère que tout le monde viendra au Zénith car c'est une grande salle et Ťa fait peur (rires) ... Nous avons fais parler de nous aux US avec aussi Worlds Collide mais le fait qu'il y ait beaucoup d'américains sur l'album, Ťa vient plus du fait que nous sommes maintenant en mesure de choisir les personnes avec lesquelles nous voulons travailler et que ces noms sont juste des choix artistiques. Après c'est juste que la plupart des grands musiciens sont américains ou anglais, Ťa aurait pu être beaucoup de noms anglais, ou d'Afrique du sud si il y avait des gens avec qui on voulait travailler là-bas, mais malheureusement la plupart de ces gens sont aux US ou en Angleterre. Nous avons rencontrés ces personnes pendant qu'on tournait aux US ou qu'on faisait des festivals. Pour Joe, tout le monde dans le groupe adore ce qu'il a fait, tout le monde adore Tool, Fu Manchu, Queens of the Stone Age ... Nous voulions vraiment travailler avec lui, vivre cette expérience, c'est pourquoi nous l'avons choisi. En ce qui concerne l'autre producteur qui a produit 2 titres de l'album, Howard Benson, nous voulions 2 titres sur l'album avec 2 chanteurs spécifiques, et pour un chanteur en studio c'est très différent de la scène, tu n'as pas le même vecteur émotionnel, du coup pour un chanteur le résultat dépend beaucoup de la personne avec qui il enregistre, et souvent ils donnent le meilleur avec les producteurs avec lesquels ils ont l'habitude de travailler. Nous sommes allé pendant une semaine dans le studio de Howard début Décembre et, bien qu'il fasse surtout du rock fm, il est vraiment très inspirant, c'était génial d'être là-bas, il adore la musique. Son équipe est géniale, son ingénieur du son a enregistré tous les albums d'Aerosmith, tu as une guitare accrochée au mur qui a servi a enregistrer pleins d'albums, pleins d'albums ont été faits là-bas, de pleins de styles différents. Quand tu rentres chez toi et que tu écoutes les albums qui ont été enregistrés là-bas Ťa te fait vraiment quelque chose. Tu te fais dessus en fait quand tu te dis que tu as joué dans le même studio qu'untel ... Quand ils sont en train de monter la batterie ils te disent ah tiens on a enregistré ce gars hier, et on enregistre ce gars demain, et tu te dis que ce sont tes idoles, tu te liquéfies sur place ... Ils nous ont vraiment bien aidé pour l'album, ils ont bien respecté notre musique et c'était vraiment donnant donnant : ils n'ont pas l'habitude de travailler avec des groupes comme le notre, et nous avec des gens comme eux.


A : Et c'est pas difficile pour l'unité de l'album de travailler avec deux producteurs différents ?
M : Non, en fait Joe a mixé tous les morceaux, et Joe et Howard se connaissent, ils ont déjà travaillé ensemble. Joe a travaillé dans le studio d'Howard quand il était jeune. Quand tu écoutes l'album je ne pense pas que tu puisses faire la différence. Quand tu le fais tu vois la différence, mais Ťa vient beaucoup aussi de la différence des arrangements qui sont très différents, donc le résultat ne me choque pas du tout. Il y a tellement de producteurs que je ne pense pas pouvoir vivre assez longtemps pour travailler avec tous les gens avec lesquels j'ai envie de travailler, alors, peut être dans le prochain album nous travaillerons avec un producteur différent pour chaque titres (rires) ...


A : Comment êtes vous entré en contact avec Diane Warren ?
M : Eicca est allé a des sessions d'écritures à Los Angeles avec Ben Moody, et il a eu la chance que Michael, notre agent, connaisse Diane et l'appelle pour aller la rencontrer, et comme Diane est fan de notre groupe, elle nous a dit qu'elle voulait écrire avec nous. Eicca est allé la voir, elle lui a fait écouter des démos dont une qu'elle lui a joué au piano et qu'elle venait de terminer et qu'il a aimé. Diane nous a donné cette démo avec juste des paroles et un piano et nous nous sommes battus un long moment avec la chanson, car nous étions tous d'accord que la chanson était géniale, mais nous n'arrivions pas à la faire sonner comme nous. Eicca a passé une semaine à faire plusieurs versions, puis a abandonné en disant je n'y arrive pas, je ne vais pas pouvoir la mettre sur l'album. Je lui ai dit alors de me laisser essayer, et j'ai passé 3 jours entiers, dans notre salle de répèt , et finalement j'ai réussi à monter une démo, on a commencé à ajouter une intro de violocelle et Ťà a commencer à être comme notre chanson. Et là on s'est dit qu'on pouvait la mettre sur l'album. Si nous n'avions pas pu faire sonner ce titre comme une chanson écrite par nous on ne l'aurait pas mise sur l'album même si elle avait été écrite par Diane Warren. Même si la chanson est géniale nous avons besoin de la sentir comme une de nos compositions.

A : Comment travaillez-vous pour écrire, est-ce que Eicca qui écrite la majorité des titres ?
M : Eicca écrit tout le temps, et pour être honnête c'est lui qui compose le mieux dans le groupe. Mais tout le monde écrit des morceaux, comme sur les albums précédents. Certains des morceaux sont écrits ensemble, comme un qui sera sur l'édition spéciale. Sacra, à la base un morceau de Eicca, est un morceau auquel j'ai beaucoup participé, j'ai beaucoup aidé Eicca, pour les mélodies des couplets. Nous avons écrits ensemble les arrangements de At The Gates of Manala et Rage Of Poseidon. J'ai travaillé certains des titres seul... Eicca a écrit aussi avec Johnny Andrews, qui avait déjà travaillé avec nous sur un précédent album, c'est un très bon ami à nous et on adore la faŤon dont il écrit, c'est un gars très sombre, je ne sais pas ce qui lui est arrivé dans sa vie mais il est vraiment très sombre ! C'est à chaque fois une histoire différente mais Eicca écrit la majorité des titres parce que c'est le meilleur d'entre nous.


A : Comment as-tu écrit avec Dave Lombardo ?
M : C'est la 4ème fois que Dave participe à un de nos albums, il est super cool, j'adore travailler avec lui. Il joue de la musique avec tout son coeur, il est très inspirant, il adore jouer de la batterie et Ťa s'entend. Pour ce morceau on avait juste une des idées, des riffs, pas un morceau entier, mais on ne savait pas comment les connecter et ils étaient avec des tempos différents. On a monté deux batteries, la sienne et la mienne, face à face dans le même studio, puis on a joué par dessus ces riffs, et finalement on a écrit la structure du morceau ensemble, et c'était génial de travailler ensemble. C'était au milieu de l'enregistrement à Pasadena et il est juste venu pour une journée avec les techniciens de Slayer, Ťa formait une grande famille mangeant ensemble travaillant ensemble, Ťa a été une super journée. Le titre a été ensuite écrit par dessus les idées qu'on avait eus avec Dave en studio. C'était vraiment une autre faŤon de travailler, qu'on n'avait jamais utilisée auparavant.


A : Est qu'il y a des guitares sur l'album pour renforcer les violoncelles ?
M : Non, il n'y a pas de guitares. Il y a des parties vocales un peu bizarres, même sur nos instrumentaux il y a des bruits qui sont des voix, beaucoup de bruitages, mais pas de guitare. Joe, le producteur, aime utiliser des bruits bizarres, en créer, c'est comme si quelqu'un tombe de sa chaise, qu'il trouve que Ťa pourrait faire un super titre et qu'il te demande de recommencer (rires) ... Il travaille vraiment avec des trucs bizarres ... Comme Eicca respirant au dessus du cello ... (rires) Il y a de la basse électrique, car nous voulions un truc qui nous manque souvent, c'est à dire une attaque forte et claire dans les basses fréquences, et avec un violoncelle tu ne peux pas le faire. La bassiste de Stratovarius nous a pas mal aidé pour cet album.

A : Et du coup Ťa ne vous fait pas peur de jouer ces morceaux live sans tous les bruits ?
M : Tout sonne différemment en live. Je ne suis pas sžr que les gens viennent aux concerts pour entendre ce qu'ils entendent sur l'album, ils veulent entendre les versions live des morceaux. C'est un bon challenge pour certains des titres, car sur l'album tu as des overdubs avec un orchestre, mais nous sommes vraiment impatients de jouer ces morceaux sur scène. Nous l'avons presque fait la semaine dernière car nous avons enregistré un DVD acoustique, qui sera vendu en édition spéciale avec notre album en Finlande, avec 6 des morceaux joués seulement acoustique et enregistré en live. Nous avons fait des arrangements totalement différents, notre chanteur qui chante habituellement 4/5 titres en pendant nos concerts, a chanté 3 titres. Le résultat est vraiment sympa, les couplets sont très différents, il n'y a pas de distorsion sur les violoncelles.

A : Est ce que tu penses que l'expérience de l'Eurovision a changé quelque chose pour le groupe ? Et comment ?
M : Pour moi c'est difficile de dire si Ťa a tout changé. Nous avons vraiment ai mé l'expérience, le fait de travailler avec des gens supers, avec les acrobates du cirque du soleil, des danseurs géniaux ... Bien sžr nous avons joué devant des gens qui habituellement n'écoute pas notre musique mais c'est très dur si Ťa a vraiment changé quelque chose. Nous faisons tellement d'interviews, de concerts ... Je pense que tout a son influence .... Ce fžt vraiment une expérience sympa, nous avons dž faire des arrangements, un medley de 3 morceaux ...

A : Quels sont tes meilleurs et plus mauvais souvenirs de l'enregistrement ?
M : Mon meilleur souvenir c'est d'être bourré, et jouer de la basse nu. C'était vraiment marrant ...(rires) Le pire, c'était d'être derrière la batterie et de ne pas arriver à passer une des parties prévues pour la journée ... J'étais complètement épuisé et le producteur m'a regardé à travers la glace du studio et m'a dit que c'était bon pour aujourd'hui, qu'il valait mieux arrêter. C'était vraiment horrible, j'ai détesté ...

A : Vous allez jouer nus en live comme pour l'enregistrement ?
M : (rires) ... Non nous voulons garder notre public, nous voulons être sympas avec nos fans et ne pas les effrayer ... (rires) ...

A : Tu peux te cacher derrière les instruments ...
M : Non c'était juste pour me moquer des autres ... Les bassistes sont toujours bourrés et toujours nus alors j'ai fait pareil ... (rires) ... On pourrait jouer nus, pour nous Ťa n'a pas d'importance, mais dans certains pays c'est plutôt l'inverse. Une fois aux US nous avons été poursuivis par des agents de sécurité car nous étions en train de nous baigner nus dans une piscine, ils ont complètement pété les plombs ! Ils nous couraient après en criant vous aller vous faire jeter dehors du pays ...

A : D'où vient le titre du morceau On The Rooftop With Quasimodo ?
M : (rires) ... Il y a différentes versions ... La vérité c'est que ... En fait une des vérités (rires) ... Dans l'album Highway 61 Revisited de Bob Dylan, la dernière phrase de l'album m'a donné cette idée ... Si tu écoutes ???

A : Est-ce qu'un jour vous pensez enregistrer avec un orchestre complet ?
M : Il faudrait y consacrer tellement de temps pour que ce soit bien fait, qu'il y ait peu de chances qu'on le fasse quand on fait de grosses tournées comme on le fait pour l'album. Mais si on décide de ne pas faire un album dans cet optique alors oui ce serait génial, artistiquement rafra”chissant de faire quelque chose comme Ťa. Je suis sžr que Ťa arrivera.

A : Quel serait ton rêve musicalement parlant ?
M : Je fais aujourd'hui beaucoup de choses dont je rêvais auparavant, tu ne le réalises par forcement quand tu es dedans, tu ne réalises pas que le train bouge quand tu es au milieu des wagons. Quand j'étais jeune je voulais travailler avec certaines personnes, comme je l'ai dit avant, je voulais rencontrer certains producteurs, faire ce que font d'autres en studio, et je réalise que musicalement je fais aujourd'hui un grand nombre de choses dont j'ai toujours rêvé, et c'est génial de prendre une seconde, prendre une grande respiration, se regarder dans le miroir, et se dire que je suis vraiment chanceux de faire ce que j'aime, être dans une position où je peux travailler avec les personnes que je veux. Il reste encore plein de personnes avec lesquelles je voudrais travailler mais pour être honnête quand on y pense, c'est déjà fantastique d'être aller déjà aussi loin.

A : Merci !
M : Merci !


Site officiel : www.apocalyptica.com.
Vidéo du titre Sacra : Sacra.